Antoine Boyer & Samuelito en concert au Triton (Les Lilas), le vendredi 3 mars à 20h30, en trio avec Juan Manuel Cortes (percussions). Réservez dès maintenant ! https://letriton.com/programmation/samuelito-antoine-boyer-2908
Le Triton, un lieu, une histoire
UNE OUVERTURE NÉE D'UN COMBAT POLITIQUE En 1997, les frères Jean Pierre et Jacques Vivante, fondateurs du groupe Vortex dans les années 1970, interrompent leur activité industrielle d’imprimeurs pour renouer avec la musique, leur passion de toujours. Soutenus par une équipe d’amis mélomanes, ils se lancent dans la création d’une salle de concerts aux Lilas, spécialisée dans la diffusion et l’enregistrement de musiques amplifiées. Aussitôt informé de ce projet, le maire de l’époque décide de leur barrer la route et d’empêcher coûte que coûte l’ouverture de ce lieu, pourtant d'ores et déjà en construction… Contraints à la capitulation ou au combat, le choix est évident : la résistance se met en place sur-le-champ et « l’affaire Triton » rallie rapidement à sa cause l’opposition politique ainsi que les forces associatives et culturelles de la ville. C’est alors que le nom de Triton s’impose tout naturellement, le « triton » étant en musique un intervalle de trois tons, dissonant, jugé maléfique et proscrit à l’époque de l’Inquisition. En quelques semaines, le Triton était en effet devenu le « Diable dans la musique », le Diable dans la cité. En novembre 2000, après 3 ans de lutte acharnée et une année d’exercice clandestine, l’association le Triton obtient enfin l’arrêté municipal d’ouverture et démarre officiellement son activité !
UNE PHILOSOPHIE GÉNÉRALE POUR LE LIEU Anciens musiciens, les frères Vivante créent le Triton avec un regard différent de celui d’un simple producteur et c’est fort de leur expérience de jeunesse qu’ils s’adonnent à la mise en œuvre de leur utopie. L’idée est de fonder un lieu authentique, à échelle et visage humain qui offre aux musiciens le temps et l’espace pour créer, répéter, diffuser et enregistrer leur musique ; un lieu inscrit dans le présent et tourné vers l’avenir. Pour se faire, en plus d’une salle de concerts d’une jauge de 180 personnes, le Triton s’équipe d’un studio d’enregistrement, d’un studio de répétition, d’un label ainsi que d’un petit restaurant associatif servant également de galerie d’exposition. Cette volonté d’appartenir à son temps, de répondre aux réalités contemporaines et de promouvoir avec exigence « l’art présent », incarne le dessein même du Triton. Ainsi, la ligne éditoriale s’articule autour des « musiques présentes », concept renvoyant aux musiques destinées à être jouées en live (jazz, musique improvisée, musiques progressives). Avant même la programmation, c’était déjà la géométrie et l’acoustique du Triton qui avaient été étudiés de manière à permettre l’interaction entre l’artiste et le public : loin d’être passif, l’auditeur, par sa présence, sa proximité à la scène et son écoute, contribue à l'œuvre de l’instant et la circulation des émotions.
LA 2ÈME JEUNESSE DU TRITON En 2010, la Direction Régionale des Affaires Culturelles d’Ile-de-France salue le fonctionnement public-privé et le projet artistique du Triton en le labellisant Scène de Musiques Actuelles (SMAC) du département de la Seine Saint-Denis. Alors qu’il s’affirme dans le monde du jazz européen et auprès de ses partenaires institutionnels comme un établissement phare, le Triton entame sa deuxième décennie sous le signe du renouveau. Effectivement, dès 2009, le Triton se lance dans un grand chantier dont les deux axes principaux sont l’agrandissement du restaurant et la construction d’une nouvelle salle de spectacle, dédiée avant tout aux résidences d’artistes (implantation d’équipes artistiques dans le lieu, transmission et rencontre des publics du territoire). Inaugurée en septembre 2013, cette seconde salle, d’une jauge de 140 personnes, permet au Triton d’aller plus loin encore dans la réalisation de son projet, du fait de son architecture et de ses équipements techniques (vidéo, lumières) : ouverture à de nouvelles pratiques artistiques (théâtre musical, arts visuels), doublement de l’activité du lieu (210 concerts par an, 350 jours d’accueil d’artistes, près de 100 jours de résidences, plus de 50 créations). Fort de ce nouvel outil et des possibles qu’il ouvre, le Triton entame une véritable « révolution multimédia », avec la refonte de son site Internet et la mise en place d’une Web-TV en janvier 2015. Conçu comme une grande base de données patrimoniale dédiée aux artistes et aux musiques que le Triton défend, le nouveau site centralise ainsi de très nombreuses informations sur ces artistes « compagnons » (agenda, biographie, discographie, galeries photos et vidéos, coups de cœur du moment...). C’est dans cette même optique de mise en avant du patrimoine culturel que le Triton a développé Trit[online], sa Web-TV. Documentaires, interviews d’artistes, reportages sur les scènes et dans les coulisses du Triton, concerts retransmis en direct et visionnables en replay à la demande, c’est littéralement une « troisième salle » qui a vu le jour et qui, ne cesse, aujourd’hui, de se déployer. Authentique complexe culturel ancré dans son temps, le Triton est plus que jamais le lieu de vie et d’innovation que ses fondateurs avaient imaginé, un endroit sincère, généreux et ouvert dans lequel règnent l’art, l’amitié et le dessein de faire bouger les lignes.
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